Le site des Corbinières est un espace naturel boisé de 800 ha, propriété du Département d’Ille-et-Vilaine depuis 1989 qui en assure la gestion, l’entretien et la préservation.Ce 18 mai, sous la conduite de Pierre , Botaniste conservateur, une vingtaine de personnes, membres de la SHPR pour la plupart, ont découvert la diversité botanique de cette ancienne lande boisée. Le relief très marqué a été creusé par un méandre de la Vilaine dans le grès armoricain et dessine une falaise de près de 70 mètres de hauteur, des pentes fortes et un plateau incliné.
Au fil des années, des résineux ont fait l’objet de reboisements successifs. Pierre nous a ainsi fait découvrir le Pin maritime, pin à trois aiguilles de 15 à 20 cm, aux grands cônes et à l’écorce grise. Puis le Pin noir d’Autriche, également à 3 aiguilles mais beaucoup plus courtes, aux cônes nettement plus petits et à l’écorce gris sombre. Le Pin sylvestre à 3 aiguilles dont l’écorce devient orangée en vieillissant. Enfin, le Pin Weymouth à 5 aiguilles de 12 à 15 cm et particulièrement souples au toucher dont il n’y a que quelques individus sur le site.
Autre résineux plus présent sur le site en grand nombre, le « sapin de Douglas » ou « Pin de l’Orégon » ou tout simplement « Douglas » est un résineux originaire de la côte ouest de l’Amérique du Nord (de la Californie jusqu’à la Colombie Britannique au Canada). Il a été introduit en France depuis 1842 et environ 50 000 ha ont été reboisés avec cette essence forestière en Bretagne. Il est peu sensible aux insectes… Le Douglas peut atteindre une hauteur de 40 à 45 m en Bretagne (jusqu’à 100 m dans son aire d’origine). Ses feuilles sont des aiguilles de 3 à 5 cm, sans bande blanche au dos, et assez odorantes. Enfin deux autres résineux sont également présents sur le site : l’Epicéa de Sitka aux aiguilles piquantes dressées en écouvillon autour du rameau. Il est également originaire d’Amérique du Nord. Planté depuis les années soixante en Bretagne, il subit depuis quelques années l’attaque ravageuse d’un insecte (le dendroctone) et les peuplements sont actuellement décimés dans les grands massifs forestiers bretons.
Dernier résineux rencontré sur ce site : le Sapin de croix en Bretagne, ou sapin des Vosges ou sapin pectiné est un arbre du genre Abies aux aiguilles plates de 15 à 30 mm creusées de deux sillons blancs au dos. Espèce de moyenne montagne, il est très peu présent en Bretagne car très sensible aux sécheresses estivales qui se multiplient dans notre région depuis quelques années.
Les feuillus sont également présents sur le site et plus habituels dans nos bois et forêts bretons : le châtaignier, les chênes sessile et pédonculé, le hêtre, le bouleau, le tilleul, le charme, le noisetier, le sureau, l’alisier torminal.
D’autres espèces arbustives feuillues viennent compléter ce cortège botanique : la callune et la bruyère, l’ajonc, le genêt, le houx fragon ou fragonnette, la bourdaine, représentatives de la lande bretonne … Pierre tout en donnant leurs caractéristiques descriptives, les replace dans leurs usages locaux et agricoles.
Enfin, en complément de cette flore très variée, nombreuses furent les descriptions des espèces herbacées et autres fougères. Un dernier arrêt au viaduc ferroviaire des Corbinières a été l’occasion d’évoquer les chauves-souris qui profitent d’un vieux bâtiment comme abri protecteur.
Encore merci à Pierre qui a fait partager ses connaissances avec notre groupe très attentif.
Texte et photos : Jean-Yves