Les plantes s’affolent des douceurs de l’hiver

Les plantes s'affolent des douceurs de l'hiver

 

Alain Richard, spécialiste des plantes ornementales à la Société d’Horticulture du Pays de Redon

 

 

Du mimosa en décembre, des fraises des bois pour Noël, les plantes des jardins sont déphasées par les températures. Est-ce inquiétant ?  Que faut-il faire ?

Des pruniers et des mimosas en fleurs à Noël… Des iris, des rosiers qui n’en finissent pas de fleurir, des arbres qui bourgeonnent alors même que l’hiver n’est pas commencé… Les plantes sont déphasées par la douceur des températures.

« La floraison est de plus en plus précoce, c’est un phénomène que l’on constate depuis un peu moins d’une dizaine d’années, signale Alain Richard, spécialiste des plantes ornementales à la Société d’Horticulture du pays de Redon. Mais c’est vrai que cette année, c’est exceptionnel. Les pruniers sont déjà en fleurs. Il y a des fraises des bois. Mais elles n’ont bien sûr aucun goût. »

Les pommiers souffrent

Pour autant, le spécialiste juge qu’il n’y a rien à faire en matière de protection pour le moment. Pour lui, les plantes ne sont pas forcément en danger.  » Même s’il y avait un coup de froid, et que les bourgeons gelaient, elles survivraient. Il y aurait simplement moins de fleurs. « 

La situation est plus compliquée pour les arbres fruitiers, selon Pierre Danilo, spécialiste de ces arbres à la Société d’Horticulture. « Même si il n’y a pas de gel et que les bourgeons arrivent à s’épanouir en fleurs, celles-ci ne seront pas pollinisées car il n’y aura pas d’insectes pollinisateurs. Donc il n’y aura pas de fruit. C’est notamment le cas des arbres qui produisent des fruits à noyaux les pruniers, les cerisiers. « 

Selon Pierre, les arbres qui souffrent le plus de la douceur de l’hiver sont les pommiers.  » Ils ont besoin d’une période de dormance. Sinon, ils s’épuisent. « 

Accompagner les changements

D’ici quelques années, il estime que certaines variétés ne seront plus adaptées au climat.  » Mais, il existe des dizaines et des dizaines de variétés, j’en ai plus de 120 en collection.  » Il positive : de nouveaux fruitiers vont se prospérer.  » On verra davantage d’abricotiers par exemple… « 

Il n’y a donc qu’à attendre. Attendre et observer pour accompagner ces changements. Les deux spécialistes recommandent d’être particulièrement attentifs aux petites bêtes.  » Les pucerons notamment. On en voit qui sont actifs au pied des arbres. Et dès que les températures vont grimper, ils vont se multiplier. « 

Les jardiniers amateurs devront faire connaissance avec de nouvelles espèces. Pierre évoque de nouveaux nuisibles  » mais qui arriveront peut-être avec leurs prédateurs et tout s’équilibrera avec le temps… «  La nature finit toujours en équilibre…

Article paru le 07/01/2016 sur Ouest France – Christelle GARREAU –

 

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